Comment explorer Vendôme sans passer par l’emblématique Porte Saint-Georges, seule porte subsistante des quatre anciennes portes fortifiées de la ville ? Ce monument, véritable joyau du patrimoine vendômois, raconte une histoire fascinante à travers ses pierres séculaires. Suivez-moi dans cette découverte de la Porte Saint-Georges, entre passé médiéval et vie contemporaine.
L’origine médiévale de la Porte Saint-Georges
Construite au début du 15ème siècle, la Porte Saint-Georges est la seule porte restante des quatre principales portes fortifiées de Vendôme. Conçue pour défendre la ville contre les invasions, elle faisait partie intégrante des remparts entourant Vendôme, protégeant ses habitants et leurs biens. L’architecture de la porte, avec ses arcs et ses mâchicoulis (balcon au sommet des murailles, percé d’ouvertures à sa partie inférieure permettant de laisser tomber des projectiles sur l’ennemi), reflète les techniques de fortification de l’époque.
L’importance de Vendôme au Moyen Âge
Vendôme, au début du 16ème siècle, comptait près de sept mille habitants et était entourée de fortifications d’origine médiévale, dont certains éléments sont encore visibles aujourd’hui. La ville était divisée en deux parties distinctes : le château féodal des comtes et ducs de Vendôme et les remparts de la ville, incluant la Porte Saint-Georges, la Porte d’Eau, la Tour de l’Islette et l’Arche aux Bourreaux.
De la défense à l’usage urbain
Au fil des siècles, l’utilisation de la Porte Saint-Georges a évolué. Avec le déclin des menaces militaires et la modernisation des infrastructures, la porte a progressivement perdu sa fonction défensive pour devenir un élément clé de la vie urbaine. Au 19ème siècle, elle a servi de passage pour les processions religieuses et les fêtes locales, devenant un symbole de la communauté et de ses traditions.
La Porte Saint-Georges a connu des moments difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1940, elle fut partiellement détruite par les bombardements, une perte douloureuse pour les habitants de Vendôme. Cependant, grâce à la volonté et à la détermination de la communauté, la porte fut reconstruite après la guerre. Cette restauration, achevée dans les années 1950, a permis de redonner à la Porte Saint-Georges sa majesté d’antan.
Symbolisant sa renaissance, les mariages y sont célébrés depuis 1959.
Une anecdote méconnue
À la fin de la période révolutionnaire, la Porte Saint-Georges connaissait déjà des « embouteillages » notoires, surtout avec le passage de la malle-poste entre Paris et Hendaye. Dans les années 1950, les embouteillages lors des chassés-croisés des vacanciers ont fait la réputation de Vendôme à la radio TSF. La silhouette de la porte a même été utilisée comme marque industrielle par FMB (Fermetures Métalliques du Bâtiment), un fleuron de l’industrie vendômoise anciennement implanté non loin de l’Orée du Faubourg (quartier gare TER), qui a vu défiler des centaines de salariés locaux jusqu’à sa fermeture en 1990.
De plus, la porte est un passage incontournable pour de nombreuses courses cyclistes qui traversent la ville, comme le Tour du Loir-et-Cher.
La porte aujourd’hui, un monument vivant
De nos jours, la Porte Saint-Georges est bien plus qu’un vestige historique. Elle est intégrée dans le tissu vivant de Vendôme, accueillant des visiteurs curieux de son passé et des locaux fiers de leur héritage. La porte et ses environs sont également le théâtre de divers événements culturels, tels que des expositions d’art. Le parc fleuri qui l’aborde est également un lieu de promenade apprécié des Vendômois, avec notamment son petit retrait donnant un accès direct au Loir avec une vue imprenable sur une bâtisse à colombages ancestrale.
J’en garde personnellement de très beaux souvenirs avec mon chien Lucky, que je baladais tous les matins dans ce parc lorsque j’habitais à proximité. Mention spéciale au figuier dont les fruits tombés au sol faisaient le bonheur de mon loulou !
La Porte Saint-Georges incarne l’évolution de Vendôme à travers les âges. De sa fonction initiale de défenseur de la ville à son rôle actuel de gardienne du patrimoine, elle demeure un symbole puissant de l’histoire et de l’identité vendômoises. Sa fonction de salle des mariages ne lui permet pas d’être visitée par les touristes, mais croyez-moi : la plus belle vue est de l’extérieur !